LE CYBERHARCÈLEMENT, C'EST QUOI ?

IDENTIFIER LE CYBERHARCÈLEMENT 

Comment identifier les comportements sains et les comportements intolérables ?
Que faire en cas de cyberharcèlement ? 
Que dit la loi ?
Quelles sont les clés pour venir en aide à quelqu’un qui subit une situation de cyberharcèlement ?

Le cyberharcèlement c’est quoi ?
Comment le repérer et agir ?

Le cyberharcèlement est devenu une problématique centrale de notre société, et plus particulièrement des jeunes. Les conséquences dans la vie « réelle » peuvent être particulièrement dévastatrices et l’actualité ne cesse malheureusement de nous le rappeler de manière tragique.

Selon une enquête menée par e-Enfance en 2022 auprès des 18 – 25 ans, 60% d’entre eux déclarent avoir déjà été victime de cyberharcèlement et en majorité avant leurs 21 ans.

 

C’est quoi ?

Le harcèlement en ligne, ou « cyberharcèlement », est « le fait, par tout moyen, de soumettre une personne à des humiliations ou à des intimidations répétées, ou de porter atteinte de façon répétée à sa vie privée par le biais de nouvelles technologies de communication et d’information » (Loi du 4 août 2014).

Il peut donc se retrouver sur tous les outils numériques : réseaux sociaux, forums, jeux vidéo, blogs, messageries privées, mails, sms, etc.
La notion de harcèlement correspond à une répétition de propos et/ou comportements ayant pour but ou effet de porter atteinte à l’intégrité morale d’autrui et de dégrader ses conditions de vie.

Le cyberharcèlement peut prendre une multitude de formes :

  • intimidations, insultes, moqueries, menaces en ligne,

  • diffusion de rumeurs,

  • piratage de compte et/ou usurpation d’identité,

  • création d’un groupe, d’une page ou d’un sujet de discussion sur un réseau social à l’encontre d’une personne,

  • publication d’une photo ou d’une vidéo humiliante de la victime, que la photo soit réelle ou via un photomontage,

  • sexting non consenti ou encore revenge porn,

  • chantage à la webcam ou à la diffusion de contenus intimes,

  • happy slapping,

  • et tant d’autres

Selon l’article 222-33-2-2 du Code pénal, le cyberharcèlement est considéré comme une circonstance aggravante du harcèlement moral. Il s’agit d’un délit punissable et les sanctions peuvent variées suivant les situations.

Sachez que dans le cadre du cyberharcèlement, celui-ci est puni que les échanges soient publics ou privés.

Les sanctions peuvent être plus ou moins lourdes en fonction de l’âge de la victime et de l’auteur. Dans le cas où l’auteur·rice est majeur·e :

  • • si la victime a plus de 15 ans, il risque jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende,
  • •  si la victime a moins de quinze ans, alors la peine maximale est portée à 3 ans et 45 000 € d’amende.

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Dans le cas où l’auteur·rice a plus de 13 ans et que la victime a plus de 15 ans, alors la peine maximale est abaissée à 1 an de prison et 7 500 € d’amende. Mais si la victime a moins de 15 ans, alors la peine est portée à 18 mois et 7 500 € d’amende.

A noter que les raids numériques sont punis de la même manière. Chaque membre du groupe incriminé peut être sanctionné sans même avoir agi de façon répétée.

 

Contre le cyberharcèlement, chacun peut agir à son échelle.

En tant que victime, il est possible d’agir de manière très concrète avec plusieurs actions : faire des captures d’écrans, bloquer les comptes des auteurs, alerter la police ou la gendarmerie, faire appel à des associations d’écoute et d’action, porter plainte, etc.

Le conseil numéro 1 est de, dans la mesure du possible, ne pas rester seul·e face à cette situation.

Des professionnels peuvent aider les victimes :

  • Il existe des associations et autres organismes luttant contre le cyberharcèlement : e-Enfance, StopFisha, Féministes contre le cyberharcèlement, les Promeneurs du Net, etc.

    Ils peuvent être contactés par téléphone, par messagerie instantanée et via leur application pour certains. Ils écouteront, orienteront et accompagneront les victimes dans leurs démarches pour certains.

    Selon le type de cyberharcèlement, d'autres associations plus spécialisées quant au domaine de compétence peuvent être sollicitées.

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  • Par exemple, en cas de cybersexisme : des structures comme le CIDFF, le Planning familial, En avant toutes, HandsAway, etc.
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  • Il est également possible de s'adresser à d’autres professionnels, tels que : la Maison des adolescents, un Point d’accueil écoute jeunes, Fil santé jeunes, un service de santé étudiante, un centre médico-psychologique, une association d’aide aux victimes, le Défenseur des droits, un·e professionnel·le de santé, scolaire ou universitaire, ou encore un·e professionnel·le de jeunesse en qui la victime a confiance.

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  • Via le programme de prévention et de lutte contre le harcèlement (pHARe), le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse déploie diverses actions pour lutter contre ce fléau et soutenir les jeunes, dont notamment une équipe de personnes ressources au sein des établissements (élèves ambassadeurs et personnels).

  • Sachez qu’une ligne et un·e référent·e académique dédié·e au harcèlement existent également.

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  • Dans l’enseignement supérieur, il est possible de se renseigner au sein de l’établissement sur l’existence d’un·e « référent·e harcèlement ».

     

  • Contacter le 3018, le numéro et l’appli pour les violences numériques par e-Enfance.
    Gratuit, anonyme et confidentiel, le 3018 est le numéro national pour les victimes de violences numériques. Il est accessible toute l’année, 7 jours sur 7 de 9h à 23h.

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  • Enfin, il est important que la victime se sente libre d’en parler à une personne de confiance, par exemple : un·e membre de la famille, un·e ami·e, etc.

En tant que témoin, vous pouvez être alerte à différents signes : isolement, repli, perte d’intérêts, irritabilité, tristesse, démotivation, perte d’estime de soi, idées sombres, anxiété, problèmes d’attention et de concentration, fatigue, insomnie, perte d’appétit.

N’hésitez pas non plus à agir lorsque vous voyez des messages ou des images suspectes en ligne : vous pouvez faire des captures d’écrans et signaler.

Enfin, pensez à vous rapprocher de la victime pour l’aider et l’inciter à aller voir des professionnel.le.s dans une potentielle démarche d’action en justice par exemple et lui montrer qu’elle n’est pas seule.